Roberta Foresta
Quando l’ho incontrata, ciò che mi ha colpita è stato il suo racconto, in particolare il modo di mettere in relazione la sua vita di fede con l’esperienza artistica. Può raccontarci che cosa ha vissuto prima di diventare compositore e quali sono stati gli incontri più importanti della sua vita?
Je me suis converti alors que j’étais étudiant pianiste au conservatoire Royal de Bruxelles, ce fut comme une révélation. J’ai alors préféré me consacrer aux autres plutôt que de devenir musicien. Je suis parti comme missionnaire en Afrique avec mon épouse. Là, ma première petite fille est née handicapée. C’est alors que j’ai décidé d’arrêter ma mission pour m’occuper de son éducation. Dans les années 2000, étant devenu professeur dans une académie de musique, par un hasard de circonstances, on m’a demandé de composer des œuvres pour différents évènements. Voyant que ces œuvres étaient jouées par de grands interprètes du monde musical, j’ai pris conscience de l’intérêt que pouvaient avoir mes compositions.
En 2008, de façon tout à fait surprenante, j’ai rencontré la baronne Betty le Hodey qui de conversations en dîners et invitations suivies m’a fait réaliser qu’elle avait fait une expérience de foi quelque peu similaire à la mienne. Nous sommes devenus de très bons amis. Un jour, après avoir été au concert ensemble pour entendre un oratorio en allemand de Jean-Sébastien Bach, elle me dit ” on ne comprend rien, vous ne pourriez pas écrire un oratorio en français”?
Je me suis dit que jamais je ne pourrais composer une œuvre d’une telle envergure et me suis mis à genoux pour demander à Dieu de me guider dans cette décision..
C’est là que se trouve le véritable départ de ma prise de conscience, que je devais mettre mon art au service de la foi.
Tout en travaillant l’oratorio, les sujets, les thèmes musicaux etc., tout est arrivé de façon spontanée avec à chaque fois comme une espèce de vision du déroulement des scènes composées. C’est pour moi, une œuvre complètement inspirée. Lors de sa création à l’abbaye de la Cambre à Bruxelles, se trouvait un mécène qui, après avoir entendu l’œuvre vint me trouver pour me demander si j’acceptais de lui donner des cours de piano. Il s’avérait qu’il était aussi président d’un orchestre privé. De fils en aiguilles, il m’a demandé si j’acceptais d’être compositeur en résidence de son orchestre. Cette opportunité m’a permis d’écrire des œuvres de grandes envergures, aussi bien profanes que sacrées.
Mi sono convertito quando ero uno studente di pianoforte al conservatorio reale di Bruxelles. Fu come una rivelazione. Decisi di consacrarmi agli altri piuttosto che diventare musicista, così sono partito come missionario in Africa con mia moglie. Laggiù, è nata la mia prima figlia, disabile. Fu allora che decisi di interrompere la mia missione per occuparmi della sua educazione. Negli anni 2000, dopo essere diventato professore in un’accademia di musica, per circostanze casuali, mi fu chiesto di comporre delle opere per eventi diversi. Vedendo che queste opere venivano eseguite da grandi interpreti del mondo musicale, presi coscienza dell’interesse che potevano riscuotere. Nel 2008, in modo del tutto sorprendente, incontrai la baronessa Betty le Hodey la quale, durante diverse conversazioni a cena, mi fece comprendere che aveva vissuto un’esperienza di fede in qualche modo simile alla mia. Diventammo buoni amici. Un giorno, dopo essere stati a un concerto insieme per ascoltare un oratorio in tedesco di Bach, mi disse: «Non si capisce niente, non potrebbe scrivere un oratorio in francese?».
Mi sono detto che mai avrei potuto comporre un’opera di una tale portata. Mi inginocchiai per chiedere a Dio di guidarmi in quell’impresa. Fu in quel momento il vero inizio della mia presa di coscienza, di voler mettere la mia arte a servizio della fede. Mentre lavoravo alla composizione, i soggetti e i temi musicali arrivarono in modo sorprendentemente naturale, come se si trattasse di una visione, dello svolgimento delle scene da comporre. Per me è un’opera completamente ispirata. Al momento della creazione dell’opera nell’Abbazia di La Cambre a Bruxelles, si trovava un mecenate che, dopo averla ascoltata, venne a trovarmi per chiedermi se potevo dargli delle lezioni di piano. Scoprii che era presidente di un’orchestra privata. Una cosa tira l’altra, mi domandò se accettavo di essere compositore in residenza della sua orchestra. Questa occasione mi ha permesso di scrivere delle opere di grande portata, sia profane sia sacre.
Che cos’è per lei l’arte, in particolare la musica?
Il faut savoir que la musique est un langage à part entière, bien que dépourvue de mots, elle peut véhiculer de fortes émotions, négatives ou positives.
J’ai eu la chance d’avoir un professeur en dehors de mes cours au conservatoire qui s’est occupé de mon éducation artistique aussi bien littéraire, plastique que musicale. J’ai réalisé à ce moment-là que les arts pouvaient engendrer une énorme palette de sentiments.
Après la rencontre avec ce mécène, j’ai décidé d’apporter dans mes compositions un message de paix et d’amour et aussi conduire l’auditeur à des réflexions spirituelles, ce qui manque énormément dans ce monde agressif et sans connaissance de Dieu.
Bisogna dire che la musica è un linguaggio a pieno titolo. Benché sia sprovvista di parole può trasmettere forti emozioni, negative o positive. Ho avuto la fortuna di avere un maestro, al di fuori delle mie lezioni al conservatorio, che si è occupato della mia educazione artistica, sia letteraria che musicale e delle arti plastiche. In quel periodo ho realizzato che le arti potevano generare una grande varietà di sentimenti. Dopo l’incontro con il mecenate, decisi di inserire nelle mie composizioni un messaggio di amore e di pace, in modo da condurre così l’uditorio a delle riflessioni spirituali, ciò che manca enormemente in questo mondo talvolta molto aggressivo e senza conoscenza di Dio.
Le sue composizioni musicali sono per lei musica sacra?
J’ai entendu à plusieurs reprises, par des religieux, que la “musique sacrée” n’existait pas …. ce n’est qu’une question de mots… je comprends ce qu’ils ont voulu dire, mais que répondre à cela?
Mon objectif, n’est pas forcément d’écrire pour les croyants, même s’ils apprécient ma musique; ce qui m’intéresse surtout, c’est de pouvoir toucher les incroyants car elle peut ouvrir les portes du cœur. Lors de différents concerts, avec au programme des œuvres “sacrées”, il m’est arrivé de voir des personnes non croyantes en larmes, touchées par le message qui y était apporté et de pouvoir leur partager mon expérience de foi.
Un jour, un de mes professeurs, qui après ma conversion, me demanda ce qui se passait avec moi, tant le changement d’attitude l’avait profondément marqué. Je le lui ai expliqué et, à ma grande surprise, il s’est mis à genoux en demandant à Dieu son pardon en Lui offrant, à partir de ce jour, la direction de sa vie.
Ho sentito dire a più riprese, che la musica sacra non esiste. Non è che una questione di parole, capisco ciò che alcuni vogliono intendere, ma cosa rispondere a questa domanda? Il mio obiettivo, non è di scrivere per forza per i credenti, anche se questi apprezzano la mia musica; ciò che mi interessa soprattutto, è di poter toccare i non credenti, poiché la musica può aprire le porte del cuore. Durante diversi concerti, con un programma di opere sacre, ho potuto vedere delle persone non credenti in lacrime, toccate dal messaggio che era stato portato e ho potuto condividere con loro la mia esperienza di fede. Un giorno, uno dei miei professori, dopo la mia conversione, mi chiese che cosa mi stesse accadendo, tanto il cambiamento di atteggiamento lo aveva profondamente colpito. Gli ho spiegato e, con mia grande sorpresa, si è messo in ginocchio chiedendo a Dio il suo perdono e offrendogli, a partire da quel giorno, la direzione della sua vita.
Secondo lei, in quale modo la musica può trasmettere un messaggio di pace?
Comme je te l’ai dit plus haut, la musique est un langage à part entière: on ne peut y mettre des mots …. sauf, si la musique accompagne un texte, ce qui le renforce.
Comment expliquer la façon dont je compose, quels sont les ingrédients que j’utilise dans mes œuvres pour apporter ce message de paix, d’amour ou spirituel? Il y a, peut-être, ce que je ressens profondément, intuitivement avec une recherche de sonorités traduisant telle ou telle émotion. Je capte très fort la souffrance des gens et vois souvent ce que d’autres ne voient pas, ce qui n’est pas toujours facile à vivre. Il semble donc que ce terreau contribue certainement à la construction de mes œuvres; j’y introduis très souvent des thèmes religieux, parfois quelque peu “déformés”, mais toujours très significatifs. J’aime beaucoup lorsque l’on me demande de mettre un texte en musique, même s’il est “profane” car il peut conduire à la réflexion.
J’ai composé une symphonie dédiée à mon amie Betty le Hodey, dont le thème principal est une réflexion sur la folie du monde qui refuse la connaissance de Dieu et du salut apporté par le Christ. Elle traduit l’angoisse existentielle de tous les êtres humains, qui ne voyant que la réalité des choses, négligent consciemment ce à quoi elle devrait nous conduire.
Cette symphonie enregistrée par l’orchestre Svetlanov de Moscou fin 2021, n’a pu sortir à cause de la guerre en Ukraine.
Come ho già detto, la musica è un linguaggio a pieno titolo: non ci sono parole, a meno che la musica non accompagni un testo che la valorizzi. Come spiegare il modo in cui io realizzo una composizione, quali sono gli ingredienti che utilizzo nelle mie opere per apportare questo messaggio di pace, d’amore o un messaggio spirituale? Forse è ciò che sento profondamente, intuitivamente, con una ricerca di sonorità che traduca diverse emozioni. Sento di toccare la sofferenza degli altri e di vedere ciò che gli altri non vedono e questo non è sempre facile da vivere. Mi sembra dunque che è su questo terreno che avviene la costruzione delle mie opere: vi introduco molto spesso dei temi religiosi, talvolta con delle variazioni, ma sempre molto significativi. Amo molto quando mi si chiede di mettere un testo in musica, anche se è profano, poiché può condurre alla riflessione. Ho composto una sinfonia dedicata alla mia amica Betty Le Hodey, il cui tema principale è una riflessione sulla follia del mondo che rifiuta la conoscenza di Dio e della salvezza apportata dal Cristo. Traduce l’angoscia esistenziale di tutti gli esseri umani, che non vedono la realtà delle cose, ignorano coscientemente ciò a cui dovrebbe condurci. Questa sinfonia, registrata dall’orchestra Svetlanov di Mosca alla fine del 2021, non ha potuto uscire a causa della guerra in Ucraina.
Quale legame può esserci tra l’amore misericordioso di Dio e la musica?
Si la musique a le “pouvoir” d’ouvrir les cœurs lors de l’écoute d’une œuvre musicale, il est évident que l’Esprit Saint y joue un rôle important. L’Amour inconditionnel de Dieu pour le monde s’est révélé par la venue de Son Fils Jésus mort sur la croix pour nous.
Tous les moyens sont bons pour parler de cet Amour inconditionnel. Sa miséricorde n’ayant aucune limite, peut donc aussi passer par le moyen des arts comme autre langage que celui des mots.
Se la musica ha il potere di aprire i cuori allorché si ascolta un’opera musicale, è evidente che lo Spirito Santo vi gioca un ruolo importante. L’amore incondizionato di Dio per il mondo si è rivelato con la venuta del Figlio Gesù morto sulla croce per noi. Tutto può essere un tramite per parlare di questo Amore incondizionato. La sua misericordia senza limiti può dunque passare attraverso lo strumento delle arti, come linguaggio altro rispetto a quello delle parole.
Leggendo la dedica della sua opera “Visioni”, si scopre il nome della Madre badessa del monastero Mater Ecclesiae di Isola San Giulio: Madre Anna Maria Canopi.
C’est une histoire un peu longue à raconter, mais en quelques mots je pourrais dire que Mère Canopi était comme une maman pour moi, une confidente. Elle rayonnait d’un tel amour, sans aucun jugement, avec une telle affection, sans craindre de me serrer dans ses bras quand on se quittait. Elle a été un véritable soutien dans ma vie spirituelle.
C’est en étant reçu par la sœur portière que l’idée de composer une œuvre pour le monastère m’est venue. Lors du déjeuner, elle me dit qu’il y avait une religieuse qui jouait de la harpe.
La réalisation de cette œuvre ne fut possible qu’après un dîner avec le Père t’Serseven de Bruxelles qui lisant des textes de l’Apocalypse me donna l’idée d’écrire une œuvre pour harpe, soliste et chœur sur des textes de l’Apocalypse. Par la suite, vu le succès de cette œuvre, vient s’ajouter des textes du livre de Daniel.
Maintenant, je maintiens le contact avec Mère Maria Grazia, qui par sa prière et celle de toute la communauté porte mon ministère de compositeur. elles sont un véritable soutien spirituel pour moi.
È una storia un po’ lunga da raccontare, ma in poche parole potrei dire che la Madre Canopi era come una mamma per me, una confidente. Lei sprigionava un tale amore, senza alcun giudizio, una tale affezione, senza timore di stringermi tra le sue braccia quando ci si salutava. È stata un vero sostegno nella mia vita spirituale. Quando fui ricevuto da una sorella portinaia, fu allora che mi venne l’idea di comporre un’opera per il monastero. Durante la colazione, mi disse che c’era una monaca che suonava l’arpa. La realizzazione di quest’opera fu possibile quando, dopo una cena con il Padre T’Serseven di Bruxelles, leggendo i testi dal libro dell’Apocalisse, mi diede l’idea di scrivere un’opera per arpa, solista e coro sui testi dell’Apocalisse. In seguito, visto il successo di quest’opera, vennero aggiunti dei testi dal libro del profeta Daniele. Attualmente, mantengo un contatto con la nuova badessa, Madre Maria Grazia Girolimetto che, attraverso la sua preghiera e quella di tutta la comunità, sostiene il mio ministero di compositore. Sono per me un vero sostegno spirituale.


